Au vu de l’abondance des images disponibles sur internet, il n’a jamais été aussi facile d’illustrer un document en s’appropriant le travail de quelqu’un d’autre. Ce qui conduit naturellement à la problématique du respect du droit d’auteur. D’ailleurs, ce thème demande à être travaillé en classe selon le PER (FG3I), particulièrement dans le cadre de la production médiatique. Surtout si l’on parle de publication en ligne. Dès lors, comment passer de la notion théorique d’images protégées à une pratique respectueuse du droit ?
Un exemple malheureux
Une élève de 11e, dans le cadre de son projet individuel (Pl = une leçon hebdomadaire pour concevoir et réaliser de manière autonome un objet ou une création artistique), a réalisé un jeu de société et l’a illustré avec des images copiées d’internet sans se soucier du droit d’auteur. Au terme de son travail, réalisant le potentiel de ce jeu, elle l’a proposé à un éditeur qui a manifesté de l’intérêt. Mais tout de suite, la question de l’origine des images s’est posée et, pour que la production en série du jeu puisse commencer, l’élève aurait dû remplacer plusieurs centaines d’images. Par manque de temps, l’aventure s’est arrêtée là. Comment aurait-il fallu s’y prendre pour choisir des images libres dès le départ ?
Utiliser le filtre
Pour être certain de disposer de tous les droits sur une photo, le plus simple est encore de la réaliser soi-même. Mais le temps et les moyens ne suffisent pas toujours. Heureusement, les moteurs de recherche d’images de Google, Bing, Flickr, pour ne citer qu’eux, disposent d’un filtre dédié au droit d’auteur. Cette fonctionnalité fournit une aide précieuse mais ne garantit en rien que l’on puisse réutiliser l’œuvre sans soucis. Il faut se rappeler que ce sont des robots qui répertorient les images en fonction des indications de la licence Creative Commons des sites source. Une fois la vignette choisie, il s’agit encore de vérifier par soi-même en visionnant la photo dans son contexte.
Résultat d’une recherche d’image du Cervin avec le filtre de licence activé.
Comprendre Creative Commons
La licence a été créée dans le but de favoriser le partage des œuvres avec un droit d’auteur moins restrictif que le copyright habituel. Il existe toutefois des variantes dans une licence CC. Par exemple, certains auteurs autorisent une réutilisation commerciale, d’autres pas. Le logo CC s’enrichit alors d’icônes supplémentaires symbolisant les droits. Dans l’exemple suivant, l’œuvre a le droit d’être modifiée mais pas utilisée dans un but commercial.
Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les mêmes Conditions 4.0 International
Si l’élève de 11e avait connu l’existence des filtres de licence, son jeu aurait peut-être été diffusé.
Quelle licence?
Pour qui désire réutiliser du contenu mais aussi publier sur internet, il importe de bien comprendre les nuances entre les différentes variantes de licences CC. Le site creativecommons.org/choose/ aide à y voir plus clair. Il suffit de répondre à deux questions simples pour que les logos CC correspondants soient générés automatiquement. Un code source est alors proposé, qui peut facilement être intégré à ses propres pages web pour faire apparaître la licence choisie.
Hébergée sur le site Wikipédia Commons, cette image peut être réutilisée selon les conditions de la licence. Dans le cas présent, en mentionnant son auteur.
Merci à Jean-Marc Rueff, du centre MITIC Interjurassien – Article original paru dans Regards, numéro 15, automne 2016.