Quelle fracture numérique ?

« Affirmer qu’une plus grande utilisation de l’ordinateur améliore ou péjore les performances en mathématiques » ne serait pas possible, selon l’étude sur les performances en mathématiques et l’utilisation de l’ordinateur à l’école (Salvisberg  et Zampieri, 2014).
Cela confirme l’analyse exploratoire faite en 2009 par le Centre suisse des technologies de l’information dans l’enseignement (CTIE) qui « ne révèle pas de différence notable entre les cantons qui soutiennent davantage les TIC (technologies de l’information et de la communication) et les autres ».
 
Vu les ressources déployées par les collectivités publiques, il est naturel, voire rassurant qu’elles cherchent à mesurer l’impact de l’usage des TIC sur les apprentissages des élèves. Néanmoins, l’analyse de la performance ne doit pas masquer l’analyse des compétences médiatiques des élèves.
 
Selon Salvisberg  et Zampieri (2014), les performances des élèves croisées à l’origine sociale confirment les conclusions d’un rapport récent de l’OCDE selon lequel il existe deux fractures numériques majeures. « La première fracture, qui se réduit lentement dans tous les pays, concerne la différence d’utilisation des ressources entre les élèves d’origine sociale modeste et favorisée. La seconde fracture est également liée aux classes sociales et, contrairement à la première, elle progresse : il s’agit de la disparité des compétences et des capacités des élèves dans l’emploi des TIC, par exemple pour une utilisation responsable, créative et critique de ces technologies ».
 
Limiter ces inégalités, permettre à chaque élève de développer des compétences médiatiques lui permettant de se mouvoir avec efficacité, sens critique, pratique et éthique dans une société en continuelle évolution est une mission essentielle de l’école.
 
Source : PISA 2012, études thématiques (pages 49 à 58)