Expérimenter

En lisant attentivement les scribouillages de vos élèves, vous vous rendez compte que tous les textes font référence à une culture, à des pratiques sociales ancrées dans notre société. Ce n’est pas un hasard:

  • si une petite annonce comporte un numéro de téléphone;
  • si le personnage d’un conte rencontre des difficultés avant de s’en sortir;
  • si un mot de félicitations vous parvient le jour de votre anniversaire;
  • si un contrat d’utilisateur est rédigé dans une police minuscule et comporte des mots « techniques »;
  • si un mode d’emploi est souvent illustré et rédigé avec des verbes à l’infinitif;
  • si l’emballage d’une brique de lait est plurilingue en Suisse.

Dans cette perspective, les textes, objets d’enseignement et d’apprentissage, ne se limitent pas à une suite de phrases respectant les normes grammaticales et orthographiques.

Le plan d’études romand (PER) organise l’enseignement du français autour des genres de textes notamment pour apprendre aux élèves à produire et comprendre des textes en tenant compte de ces multiples dimensions porteuses de sens.

La définition de cette notion a été retenue par la CIIP (Balma et al. 2013):

  • La notion de genre désigne une famille de textes ayant des caractéristiques communes et donc une certaine stabilité, de sorte que l’on peut assez rapidement reconnaître un genre;
  • Chaque famille de textes a reçu une appellation qui est le plus souvent connue (le conte, le débat, le sermon, la conversation, le reportage, etc.);
  • Tout texte (ou énoncé) appartient à un genre.

Au cycle 2, pour faciliter la planification de l’enseignement et les progressions des apprentissages, les genres de textes à travailler en classe sont articulés en six « regroupements » :

le texte qui raconte;
le texte qui relate;
le texte qui argumente;
le texte qui transmet des savoirs;
le texte qui règle des comportements;
le texte qui joue avec la langue.

Pour chaque regroupement de genres, une page de ce blog propose une définition se basant sur les progressions des apprentissages du PER. Des exemples de genres textuels visés par les scribouillages illustrent cette définition.

Nous vous invitons à porter un regard sur les scribouillages de vos élèves en considérant la notion de genre de textes: des pistes se dégageront pour choisir les genres de textes à enseigner, pour sélectionner les textes à mettre à disposition des élèves dans la bibliothèque de classe ou encore pour différencier.

« Scribouillages et autres inventions » permet d’expérimenter, dans le cadre scolaire, la création de nombreux textes variés. Nous postulons que des élèves qui entrainent régulièrement l’acte de produire des textes écrits profitent davantage de l’enseignement par séquences didactiques telles que « S’exprimer en français ».

Pour aller plus loin:

Balma, P.-A., Tardin, C. (2013). Lire, écrire, comprendre la grammaire et la langue. Neuchâtel: CIIP.

Dolz, J., Gagnon, R., Vuillet, Y. (2011). Production écrite et difficultés d’apprentissage. Carnets des sciences de l’éducation. Genève: Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation.